« Droits sociaux massacrés = épidémie de grèves » peut-on lire sur des banderoles devant la Grande Halle de la Villette à Paris. Au Festival de Flamenco, deux journées de programmation ont déjà été annulées. La prochaine représentation de théâtre subira le même sort. Pour les grévistes, c'est un déchirement : « Je suis en colère d'avoir dû annuler des spectacles, déclare Arnaud Rhuth, intermittent-régisseur à la Villette, mettre dans la balance ce qui nous est le plus cher. »
Le Ministère du Travail a prévu un durcissement du régime des intermittents pour le 1er juillet, autrement dit, juste au démarrage des grands festivals d'été, dont celui d'Avignon - déjà annulé en 2003 lors de la réforme précédente. « On a su après 2003 que les hôtels, cafés, restaurants, les commerçants d'Avignon faisaient un chiffre d'affaires de 1 million d'euros par jour, rappelle Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT-Spectacle. Et on a des rapports qui disent que 1 euro public investi dans la culture, ça rapporte 4 au PIB. Donc, on a un secteur qui crée aussi des richesses. »
De peur que le scénario de 2003 ne se répète, le gouvernement a nommé un médiateur pour débloquer la situation et éviter que d'autres ne rejoignent le combat. Après la Villette, le 104 et la Colline, le Théâtre de l'Odéon est le prochain sur la liste des lieux parisiens.
Ce lundi 16 juin, plusieurs milliers intermittents se sont rassemblés sous les fenêtres du ministère de la Culture à Paris qui vient d'amputer le budget de la Culture de 69 millions d'euros.