Le délire médiatique de «Welcome to New York»

Le film d’Abel Ferrera inspiré par l’affaire DSK, a créé l’événement samedi 17 mai au soir à Cannes, alors que Welcome to New York n’était présenté dans aucune sélection officielle. Un délire médiatique savamment orchestré : mini-émeute devant les cinémas qui projetaient le film, conférence de presse dans la nuit, soirée événement… autour d’un long métrage disponible uniquement en vidéo sur Internet.

Le film s’avère assez dérangeant, mais pas vraiment un chef d’œuvre. Le long métrage si attendu s’ouvre sur l’énoncé de précautions juridiques : « Welcome to New York s’inspire de faits réels, mais c’est une fiction ». S’ensuit une pseudo-interview de Gérard Depardieu. Pourquoi a-t-il accepté de jouer le rôle de DSK alias Devereaux dans le film ? « Parce que je ne l’aime pas, je déteste les politiques. »

Mais le film démarre vraiment par 30 minutes d’orgies... dont on retiendra la recette du cocktail Viagra – cognac – crème glacée. Abel Ferrera n’hésite pas à montrer l’agression sexuelle de la femme de chambre, laquelle est littéralement engloutie par l’imposante carcasse de Gérard Depardieu.

Ferrara a fait jouer les mêmes policiers que ceux qui avaient menotté DSK. Il a aussi tourné dans l’appartement loué à l’époque à New York par Anne Sinclair. Cette dernière s’appelle Simone dans le film... Son mari Devereaux s’interroge sur l’origine de sa fortune, laissant entendre, dans une allusion douteuse, que son père s’est enrichi pendant la Seconde Guerre mondiale… Dans un flash back, on voit ensuite Devereaux tenter de violer une journaliste. DSK avait été accusé des mêmes faits avant que la plainte ne soit classée sans suite.

A la fin de Welcome to New York, Devereaux se confie à un psychiatre : « Je ne ressens rien », et le problème, c’est qu’après deux heures de film, on ne ressent pas grand-chose non plus…

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