Gérard Depardieu débarque avec l’affaire DSK à Cannes

Le film n'a été retenu dans aucune sélection à Cannes, il ne sera même pas diffusé au cinéma, mais c'est bien Welcome to New York qui fait l'événement ce samedi soir sur la Croisette. Réalisé par Abel Ferrara, avec Gérard Depardieu au générique, le film s'inspire de l'affaire DSK. Il y a trois ans, Dominique Strauss-Kahn, patron du Fonds monétaire international, était accusé de viol par Nafissatou Diallo, une femme de chambre du Sofitel de New York. L'affaire s'était conclue par un accord financier secret entre les deux parties. Le film est resté tout aussi secret, jusqu'à son lancement ce soir, dans un délire médiatique bien orchestré.

Depuis des mois, tout est réuni pour créer le scandale autour de Welcome to New York. Il y a d'abord eu, l'année dernière, la première bande annonce, particulièrement racoleuse. Ensuite, sur la diffusion du film.... Le mois dernier, les producteurs ont annoncé qu'il ne serait disponible qu'en vidéo à la demande (VOD) à partir de ce samedi soir, au prix de 7 euros.

Brahim Chouia et Vincent Maraval veulent bousculer ce qu'on appelle en France la « chronologie des médias ». Sortie en salles, et ensuite seulement, quatre mois plus tard, sortie en vidéo. Selon le duo de producteurs, ce décalage est dépassé et fait le jeu des pirates.

Quant au film lui même, le trio DSK, Ferrara, Depardieu se complète parfaitement. Un candidat à la présidentielle torpillé par ses excès... Un réalisateur qui a plongé dans la drogue ... Et un acteur, véritable dieu vivant, devenu un exilé fiscal doté d'un passeport russe.

Et pour que le dispositif soit complet, il faut organiser l'émeute à Cannes : une diffusion dans un cinéma de seulement 500 places pour 4 500 journalistes accrédités au festival. Une conférence de presse en pleine nuit en présence de Gérard Depardieu, et une fête, où dit la rumeur, les invités sont priés de venir en peignoir ou déguisés en femme de chambre.
 

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