L'histoire est bien connue et tient en quatre chapitres de la Genèse : le Créateur, en colère, décide de punir l'humanité qu'il juge corrompue en l'engloutissant dans des eaux purificatrices. Mais avant, il demande à Noé de sauver les animaux, un mâle et une femelle de chaque espèce, en construisant une arche qui pourra résister au Déluge. De ce récit biblique, Darren Aronofsky tire un film de plus de deux heures, une superproduction de 115 millions de dollars avec force effets spéciaux spectaculaires.
Les milieux religieux contre le blockbuster
Les fondamentalistes chrétiens se disent choqués de la représentation des hommes corrompus. Dans les pays de confession musulmane, le film a été interdit au Qatar, au Bahreïn, aux Emirats arabes unis, et il va l'être très probablement aussi en Jordanie et en Egypte (Al-Azhar a demandé l'interdiction du film), car les milieux traditionnalistes musulmans refusent la représentation du prophète Noé.
Certains aficionados de Darren Aronofsky ne retrouvent pas dans cette représentation biblique le cinéaste iconoclaste du film halluciné Requiem for a dream, portrait d'une famille de junkies.
Mais on peut aussi interpréter son Noé comme une fable écologique, et une intéressante réflexion philosophique sur l'éternelle question du bien et du mal, de la jouissance immédiate ou d'une attitude plus respectueuse de la nature.