Les sièges de deux journaux gambiens, le Standard et le Daily News, avaient été visités vendredi 14 septembre par des membres de l'Agence nationale des renseignements (NIA), qui leur avaient ordonné de fermer immédiatement, selon des sources à la NIA. Ces mesures étaient prises parce qu'ils avaient « été critiques envers le régime du président Jammeh », avait affirmé une de ces sources.
Dans une déclaration publiée dimanche, la direction du Daily News a jugé « inacceptable et inconstitutionnelle » « la directive présidentielle » de fermeture, présentée de « façon informelle et officieuse ». « Toute tentative de fermer arbitrairement le Daily News sera fortement contestée par des moyens légaux, nationalement et même régionalement et internationalement », a ajouté la direction.
Elle a néanmoins prévu que « la publication du journal serait retardée pour permettre à la direction de s'occuper de certaines questions internes ». « On s'attend à ce que ceci dure moins d'une semaine et la publication continuera ensuite, indépendamment des présumées directives présidentielles », a-t-elle assuré.
L'organisation Reporters sans frontières dénonce très régulièrement la situation de la liberté de la presse en Gambie. L'actuel chef de l'Etat, Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 1994, figure depuis plusieurs années parmi les « prédateurs de la liberté de la presse » que dénonce l'organisation. Deux journalistes gambiens - un collaborateur du Daily News et un indépendant - doivent être jugés lundi à Banjul, pour « conspiration » et « incitation à la violence ». Des sources policières avaient indiqué à l'AFP qu'ils avaient été appréhendés le 7 septembre (puis remis en liberté) parce qu'ils avaient adressé une lettre à la police demandant l'autorisation d'organiser une manifestation pacifique contre les exécutions récentes de condamnés à mort en Gambie.
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- La Gambie se trouve à la 141e place dans le classement de la liberté de la presse