Beaucoup de gens dans la communauté internationale s’inquiètent et craignent que les manuscrits de Tombouctou ne connaissent le sort des Bouddhas de Bamyan, détruits en mars 2001 par les Talibans. Ce sont des pièces uniques, écrites en arabe ou en peul, par des savants originaires de l’ancien empire du Mali. Ces textes, dont les plus anciens remontent au 12e siècle, parlent d’architecture, de médecine, d’anatomie, de botanique, autant de domaines méprisés voire considérés comme impies par al-Qaïda et ses affidés djihadistes.
Lazare Eloundou, responsable au sein du département patrimoine mondial de l’Unesco exprime ses préoccupations. « Dans une situation de chaos, les manuscrits peuvent être pillés, vendus et aussi détruits. On ne sait pas exactement ce qui peut se passer. Donc il est important de signaler à la communauté internationale l’importance de ceci. »
La situation est donc grave mais pas désespérée. Selon l’Unesco, rien n’a été détruit pour l’instant. En outre ces manuscrits sont considérés comme un trésor. S’y attaquer, même au nom de la charia reviendrait à s’aliéner les habitants de Tombouctou, ce que les nouveaux maitres islamistes de la ville ne souhaitent sans doute pas.