BD-Angoulême : le Grand Prix à Art Spiegelman, le Fauve d’or à Manuele Fior

Le 38e Festival international de la bande dessinée d’Angoulême dans l’ouest de la France s’est achevé ce dimanche soir 30 janvier 2011. 56 titres étaient en sélection cette année pour le prix de la meilleure bande dessinée. Le jury a dévoilé son palmarès : l'Américain Art Spiegelman a remporté le Grand Prix et c’est un Italien de 35 ans, Manuele Fior, qui a reçu le Fauve d’or du meilleur album.

Avec notre envoyée spéciale à Angoulême, Sophie Torlotin

Un Italien, une Autrichienne, deux Japonais, un Belge et deux Américains, avec ce palmarès, jamais le festival d'Angoulême n'a autant revendiqué sa dimension internationale.

En attribuant le Fauve d'or du meilleur album à Cinq mille kilomètres par seconde, du

trentenaire italien Manuele Fior, le jury présidé par Baru, lui-même fils d'immigrés italiens, sacre une œuvre sensible, les récits de voyage d'un Européen en quête d'identité.

Se retrouve aussi primé le chouchou des critiques : Asterios Polyp de l'Américain David Mazzucchelli, brillant récit d'une quête existentielle.

Un autre Américain, Joe Sacco, reçoit le prix Regard sur le monde pour sa somme en noir et blanc : Gaza 1956 - En marge de l’histoire, le récit d'un massacre oublié de Palestiniens, perpétré par l'armée israélienne.

Et puis distinguons aussi Trop n'est pas assez, de l'Autrichienne Ulli Lust, prix Révélation pour ce récit autobiographique d'un été en Italie en pleine crise d'adolescence.

Bref, un palmarès incontestable, qui pourra faire connaître au grand public des auteurs étrangers remarqués et exigeants.

 

Art Spiegelman récompensé par le Grand Prix d’Angoulême

Enfin ! Depuis le temps qu'on l'annonçait, année après année, ce Grand prix décerné à l'Américain Art Spiegelman n'est plus une surprise, mais une consécration attendue.

Le grand public connaît surtout le chef d'œuvre de ce sexagénaire, Maus. Avec ce récit en noir et blanc des souvenirs de déportation de son père, où les chats figurent les Nazis et les souris leurs victimes juives, Art Spiegelman a reçu le prestigieux prix Pulitzer. Une première pour une BD.

Avec Art Spiegelman, la bande dessinée a franchi un cap. Issu de la BD underground, il a prouvé que le 9e art était une discipline majeure. Il a aussi ouvert une voie : celle des romans graphiques, des récits intimes en bande dessinée, dans un pays, qui plus est, où BD rime avec comics et super héros.

Art Spiegelman s'illustre également pour son travail d'éditeur, publiant des auteurs dans sa revue Raw, et établissant des contacts entre Europe et Etats-Unis.

Autant de liens privilégiés des deux côtés de l'Atlantique qui lui serviront pour préparer le festival d'Angoulême 2012.

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