Et tout a commencé par un retard d’un mois en raison de la forte demande aux Etats-Unis avec un million d'unités écoulées en une trentaine de jours. Rappelons que cet appareil hybride est à mi-chemin entre le netbook et le baladeur multimédia, intègre le tactile qui permet de surfer sur internet, d’écouter de la musique, de visionner des photos ou des vidéos, de feuilleter des livres numériques, ou de jouer à des jeux vidéo. Et nous assistons à la ruée des producteurs de contenus qui proposent leurs applications sur le nouveau joujou d’Apple.
Tous les médias ont l’air de vouloir investir la nouvelle tablette tactile d’Apple. Alors, assiste-t-on à la naissance d'une nouvelle forme d’hypermédia sur un même terminal ? Certains parlent même de la naissance d’un média génétiquement modifié. C’est l’avis de Jacques Birol, expert en innovation et communication qui enseigne à HEC, pour lequel l’iPad « non seulement rebat les cartes dans le monde des médias, mais il les mélange ».
Et pourtant s’il fallait juste un claquement de doigt pour mettre du contenu sur l’iPad, ce serait trop facile. Le Monde, Paris Match, le Parisien, le Figaro, pour ne citer qu’eux, voient d’un très bon œil l’arrivée de ce nouveau support diffuseur d’informations qui demande en revanche une nouvelle écriture, une nouvelle présentation des contenus. Pour Eric Meyer rédacteur
en chef de GEO du groupe Prisma Presse, l’iPad permet de mettre en valeur les formidables photos du magazine. « La photo produite par les photographes du magazine Géo ne sont pas déformées par le passage à l’encre, à la presse que l’on trouve dans l’édition papier, c’est ça l’avantage de l’iPad ».
Pour produire du contenu adapté à l’iPad, il faut développer ce qu’on appelle une application. Une application, c’est long à développer, c’est cher, et il faut se creuser les méninges pour profiter pleinement des possibilités qu’offre la tablette. Pour Franck Barlemont Directeur de systèmes d’information de Prisma Presse on n’est pas prêt d’épuiser toutes les ressources qu’offre l’iPad. « Pour les informaticiens, c’est un véritable défi.L’iPad permet une créativité extrême, on part avec mille idées, on aboutit à une application avec 10 000 possibilités de présentations ».
Tous les journaux proposent des applications mais il semblerait qu’ils se contentent pour l’instant d’un simple copier/coller de ce qui se passe sur le papier. Il faut donc apprivoiser l’animal. Cela se fera certainement dans les mois qui vont suivre. Tous vont enrichir leur offre numérique et ils ont intérêt à jouer le jeu. C’est en tout cas ce que pense Xavier Paulik, dirigeant de Tiki’Labs, qui conçoit des applications pour les tablettes tactiles, pour lequel l’iPad « permet surtout une monétisation de toute l’offre média de la planète. Tout ne se fera pas le jour du lancement, bien évidemment mais dans les mois qui vont suivre ».
L’iPad, ce n'est donc pas qu’un terminal de plus, c’est un nouveau media qui laisse une grande part à la créativité. Certains parlent de l’iPad comme d’un Gutenberg 2. Mais ce sera bien une chaîne de programmes complète où il faudra trouver des alliances entre éditeurs de presse écrite, et audiovisuelle, qui ne seront plus concurrents ou complémentaires, mais qui seront sur ce nouveau support de diffusion, de véritables partenaires à part entière.. Chacun nourrissant l’autre de ses compétences.
Ce sera un succès commercial en Europe avec la France en premier lieu qui est vraiment « Apple addict »comme le confirme le succès de l’iPhone, autre révolution numérique dans le mobile et internet que nous a déjà offert la firme à la pomme.
Est-il besoin de rappeler que le fabricant américain a dépassé son grand rival et concurrent de toujours Microsoft dans le classement des sociétés les plus chères de la planète dans le secteur technologique. Apple est devenue la 3ème capitalisation boursière dans le monde derrière deux groupes pétroliers : l’Américain Exxon Mobil et le Chinois Petro China.