Réservoir naturel de la peste -une infection qui peut être fatale pour l’homme (à 60 % en l'absence de traitement )- le rat noir originaire de l’Inde (scientifiquement désigné Rattus rattus) a colonisé l’île à la faveur des migrations humaines dans l’océan Indien, il y a plus de mille ans. La maladie s’est déclarée à Madagascar lors de la dernière pandémie (1898) et, depuis, elle se maintient grâce au rongeur dans les Hautes Terres de l’île.
Les équipes du Centre de Biologie et de Gestion des Populations (UMR IRD / CIRAD / INRA / Montpellier SupAgro) et le Laboratoire Central de la peste à Antananarivo (Ministère de la Santé et Institut Pasteur de Madagascar) se sont donc penchés sur cette persistance de la maladie dans la partie centrale de l’île.
« En moins d’un siècle, (...) 1 000 fois plus résistants »
Les rongeurs ont colonisé les zones côtières puis les Hautes Terres avant d’infecter les populations. La peste se serait installée dès les années 1920 sur les hauts plateaux au centre de l’île, malgré l’absence de tout hôte naturel autre que le rat noir. Or, « pour que la maladie se maintienne dans un écosystème, il faut à la fois des rongeurs sensibles, susceptibles de transmettre l’infection, et des individus résistants, à même d’entretenir une population réservoir », explique Jean-Marc Duplantier, chercheur à l’IRD, co-auteur de ces travaux.
Les études effectuées en laboratoire ont en fait montré que des rats nés en captivité de parents résistants, l’étaient également. Des recherches sont actuellement en cours pour identifier désormais quels sont les gènes de l’immunité concernés et comprendre comment la résistance a pu évoluer si rapidement à Madagascar car, « en moins d’un siècle, ces derniers sont devenus 1 000 fois plus résistants », commente l’écologue.
Pour en savoir plus :
Consulter les sites
- de l'IRD
- de l'Institut Pasteur de Madagascar
- de l'Inra
- du CNRS / Pister la peste au fil des siècles
- du Cirad
- de l'Organisation mondiale de la Santé