Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Le 19 janvier, seuls les policiers haïtiens se trouvaient dans la prison à 200 kilomètres de Port-au-Prince. L’établissement n’a pas été détruit par le séisme. Mais pour prévenir une évasion spectaculaire comme celle du pénitencier national dans la capitale, l’ONU avait posté ses casques bleus et policiers en deux cercles à distance de la prison.
La Minustah (Mission de stabilisation de l’ONU en Haïti) n’a donc pas pris part aux opérations de maintien de l’ordre pendant l’émeute, mais Edmond Mulet, le chef de la Mission onusienne, veut faire la lumière sur ces évènements : « C’est quelque chose de grave, ce qui a eu lieu. Ce sont les éléments de la PNH (Police nationale d'Haïti) qui sont entrés dans la prison pour contrôler la situation qui se présentait. Cette sublimation des prisonniers qui tentaient de s’échapper… »
« Il y a eu plus d’une dizaine de morts, on ne sait pas exactement combien, mais des témoignages montrent une situation irrégulière où il y a eu peut-être des exécutions. C’est dans l’intérêt du gouvernement, c’est dans l’intérêt de la Mission des Nations unies d’éclaircir cette situation. On ne peut pas permettre qu’un crime reste dans l’impunité ».
A charge désormais pour la commission indépendante de déterminer les circonstances et les responsables de la mort de ces détenus. Pour l’ONU, comme pour le gouvernement haïtien, cette affaire doit être résolue car la reconstruction du pays ne saurait être réalisée sans l’instauration d’un Etat de droit.