Dans cette affaire, la justice a clairement voulu faire un exemple. « Cette condamnation est destinée à faire peur, afin de protéger le public des gens comme vous », a déclaré le juge pour justifier une sentence prononcée trois jours après la Journée internationale de lutte contre l'homophobie. Les deux accusés âgés de 20 et 26 ans, ont écopé de la peine maximale inscrite dans le code pénal du Malawi, l'un des 38 pays africains criminalisant l'homosexualité.
« Pour moi c'est un choc, a expliqué Dunker Kamba est responsable du Centre pour le développement de la population, une ONG malawite. Il craint désormais les conséquences de cette condamnation. C'est une véritable violation de leurs droits et un très grand recul de nos droits humains. Ce n'est pas seulement une condamnation pour eux, mais aussi pour tous les homosexuels du pays et même d'Afrique. Cette décision va contraindre les membres de cette communauté à se cacher davantage, à vivre dans la clandestinité. Ils pourront encore moins accéder à tous les messages de prévention contre le Sida ».
La France, la Grande-Bretagne ou encore les États-Unis ont condamné cette décision. L'organisation Amnesty Internationale parle elle de véritable scandale. L'avocat des condamnés envisage lui de faire appel.