Par deux fois, Trafigura a acheté l'abandon de toute poursuite. D’abord en payant à l’Etat ivoirien 100 milliards de francs CFA. Ensuite en versant environ 750 000 francs CFA à chacune des 31 000 victimes des déchets du Probo Koala.
L’accord, négocié par le cabinet londonien Leigh Day & Co, a été conclu l'année dernière, une semaine à peine avant l’ouverture d’un procès contre la multinationale devant la justice britannique. Par le biais du cabinet londonien, la société spécialisée dans le transport des produits pétroliers a réussi, sous la menace de ne pas être indemnisée, à faire signer aux victimes, un document dans lequel elles reconnaissent que les déchets du Probo Koala n’ont pas provoqué des séquelles à long terme. Un accord qui a mis fin à la procédure judiciaire menée en Grande-Bretagne contre Trafigura.
Mais c’était compter sans la vigilance de Greenpeace. L’organisation de défense de l’environnement a donc porté plainte contre la multinationale devant la justice néerlandaise. Même si le procès qui s’ouvre ce 19 mai 2010 ne porte que sur les infractions antérieures au déversement des déchets à Abidjan. Il porte sur l’exportation de substances dangereuses, interdite par la législation européenne.
Greenpeace a versé au dossier les témoignages de chauffeurs ivoiriens, affirmant avoir été payés pour qu’ils ne disent pas que les déchets du Probo Koala avaient fait des victimes. Des témoignages que rejette Trafigura.