Il y a du vrai et du faux dans Copie conforme. Le baryton William Shimell chante dans la vraie vie "Papageno" et "Don Giovanni", mais dans le film, il joue James, un écrivain anglais. Juliette Binoche s’est de plus en plus éloignée du rôle de star de cinéma en peintre, écrivaine ou danseuse, mais elle revient dans ce film universel en grande amoureuse avec une galerie d’art à Florence. Une femme d’origine française qui a un fils et un mari, mais qui se sent délaissée et mal-aimée.
Une première pour le réalisateur iranien
Le couple montré à l’écran est-il un vrai couple dans le film? Abbas Kiarostami a l’habitude de semer le doute et de provoquer la confusion dans ses films. Dans Le Vent nous emportera (1999), un groupe de journalistes arrive dans un village kurde pour se documenter sur les rituels de deuil, mais la vieille femme ne meurt pas. Dans Close up (1991), un chômeur se fait passer pour le célèbre réalisateur Mohsen Makhmalbaf. Néanmoins, Copie conforme est une première pour le réalisateur iranien. Il n’avait jamais tourné un film en-dehors de l’Iran. Son premier film « exilé » parle quatre langues différentes : anglais, français, italien et l’amour. Kiarostami envoie les deux êtres sur la piste des apparences. James donne en Toscane une conférence sur les relations entre l’original et la copie. Elle l’invite dans sa galerie d’art. Ils échangent des sentiments. Vrai ou faux ? « Aujourd’hui encore, raconte Juliette Binoche dans le Monde, je suis sûre qu’il (Abbas Kiastorami) a vécu cette histoire… et pas sûre qu’il ne m’ait pas menti ! ».
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