« J’applique une instruction. Il n’est point question d’exporter de grumes. Depuis hier [samedi 15 mai 2010], aucun bout de bois n’est sorti du Gabon ». Ce message de fermeté est celui du ministre gabonais de l’Economie forestière. Martin Mabala pense qu’après la dérogation de trois mois qui courrait jusqu’au 15 mai, il n’y en aura plus de nouvelle. « De dérogation en dérogation, je ne pense pas qu’on ait résolu le problème. Notre problème aujourd’hui, c’est de faire en sorte que le bois gabonais soit transformé localement ».
Les exploitants forestiers mettent en avant le coût très élevé des équipements pour créer des unités de transformation du bois. Le ministre estime que les unités actuellement installées dans le pays sont capables de transformer l’essentiel de la production locale. « Nous avons au Gabon une capacité installée de l’ordre de 2 millions 300 000 mètres cubes de bois, explique Martin Mabala. Mais le bois qui entre en usine aujourd’hui n’est que d’un million de mètres cubes. Donc il y a un fossé ».
Les licenciements sont massifs dans la filière, depuis l’annonce de cette mesure. Le ministre soutient qu’il n’y a pas d’accouchement sans douleur. « On ne peut pas faire d’omelette sans casser des œufs ». Dimanche 16 mai, un seul bateau grumier était visible de la côte. Auparavant il y en avait une dizaine chaque jour.