Avec notre correspondante à Lima, Chrystelle Barbier
On savait qu’il passait ses journées en prison à peindre et jardiner, mais depuis quelques semaines Alberto Fujimori ne doit plus avoir beaucoup de temps à consacrer à ses plantes.
Selon un reportage publié jeudi 13 mai dans la revue Caretas, l’ex-chef de l’Etat péruvien a ainsi reçu récemment jusqu’à 180 visiteurs par jour. Députés de son parti ou sympathisants viennent par dizaines lui rendre visite en prison et des dirigeants des quartiers les plus pauvres de la capitale arrivent même par minibus entiers pour rencontrer l’ancien président.
Ces visites, selon l’hebdomadaire, seraient pourtant de véritables sessions d’endoctrinement en faveur du parti que mène désormais sa fille, Keïko Fujimori, aujourd’hui en deuxième position des sondages en vue de la présidentielle.
A moins d’un an de l’élection, l’information lancée par Caretas a de fait provoqué une vague d’indignation chez les défenseurs des droits de l’homme et les opposants à Fujimori qui exigent plus de contrôle de la part des autorités pénitentiaires.
Quant à l’actuel président Alan Garcia, il a lui cherché à minimiser l’affaire et s’est contenté d’assurer qu’il serait plus prudent de réduire le nombre de visites. Sous la pression médiatique, le chef des prisons du Pérou a fini par annoncer samedi 15 mai qu’Alberto Fujimori n’aurait plus droit désormais qu’à trois jours de visite par semaine comme tous les autres détenus du pays.