Visite historique du Premier ministre turc en Grèce

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan entame ce vendredi 14 mai une visite de deux jours à Athènes. Ce déplacement est axé sur l'amélioration de la coopération entre les deux pays. Le Premier ministre turc estime que son voyage devrait avoir la portée d’une révolution dans les relations bilatérales.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

La Grèce et la Turquie pourraient décider de réduire conjointement leur armement ce vendredi 14 mai lors d'une rencontre entre les deux chefs de gouvernement et une dizaine de leurs ministres. Depuis dix ans, les relations entre les deux pays se sont beaucoup décrispées, mais depuis la visite en Grèce de M. Erdogan en 2004, les problèmes n'ont pas été réglés.

La nouvelle visite du Premier ministre turc à Athènes revêt donc une importance particulière, alors que les deux pays veulent imprimer à leur relation un nouveau départ.

Un véritable casse-tête juridique

Une décennie après des fiançailles échafaudées sur les ruines du double tremblement de terre de 1999, il reste, avant de songer aux épousailles, à apurer de lourds contentieux, essentiellement la délimitation du plateau continental et des frontières en mer Egée, maritimes comme aériennes.

Depuis plusieurs mois, les deux parties semblent déterminées à faire un vrai pas en avant sur cette question qui est un véritable casse-tête juridique et qui pourrait se terminer à la Cour internationale de justice de La Haye, d’un commun accord et pour surmonter le blocage, alors que plusieurs mécanismes ont déjà tenté d’enterrer cette hache de guerre.

Des touristes turcs dans les îles grecques

Côté grec, l’occasion malheureuse de la crise financière servira peut-être à décider les deux parties à une réduction significative de leur armement, c’est en tout cas leur volonté commune et affichée. Une autre mesure d’apaisement envisagée par M. Papandreou : l’accueil sans visa de touristes turcs dans les îles grecques, malgré les restrictions que lui impose son appartenance à la zone Schengen.

Cet apport d’argent frais soulagerait ses problèmes de trésorerie, et rassurerait sa population. Le premier Conseil des ministres conjoint entre les deux pays a en tout cas du pain sur la planche. Quant à M. Erdogan, il estime que son voyage devrait avoir la portée d’une révolution dans les relations entre les deux pays, rien de moins !

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