Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
« Ce sera la première fois que la Russie non seulement construit une centrale nucléaire à l’étranger, comme c’est déjà le cas en Iran et en Inde, mais qu’elle en restera aussi propriétaire », a expliqué le patron du consortium russe Atomstroyexport.
Cette formule originale a pour principal avantage d’éviter à la Turquie de débourser la vingtaine de milliards de dollars que coûteraient ses quatre réacteurs.
A terme, 49 % de la centrale pourront être vendus à des investisseurs, parmi lesquels des Turcs mais également des Européens se seraient d’ores et déjà montré intéressés – mais on ne connaît pas leurs noms.
Ankara n’aura donc qu’à fournir le site pour recevoir l’électricité de sa première centrale nucléaire, d’une capacité de 4 800 Mégawatts. Mais ce n’est pas là le plus facile, car non seulement la population y est fermement opposée, la région étant exposée au risque sismique, mais en outre et surtout le conseil d’Etat a bloqué depuis cet automne la loi autorisant la mise en service de cette installation. Motif : le site justement n’est pas approprié, le prix de l’électricité produite est trop élevé et l’appel d’offre n’était pas assez ouvert puisque les Russes étaient les seuls candidats.
Le Parlement devrait trancher dans les 10 jours, mais l’issue du vote est loin d’être garantie.