Les trois jeunes Américains, âgés d’une trentaine d’années, ont été arrêtés le 31 juillet 2009 en territoire iranien, après avoir franchi la frontière avec l’Irak. Selon leurs proches, ils ont franchi par erreur la frontière après s'être égarés lors d'une randonnée au Kurdistan irakien. Les autorités de Washington ont réclamé à plusieurs reprises leur libération. Mais Téhéran a affirmé qu’ils étaient entrés en territoire iranien illégalement, avec des buts suspects. Ils sont actuellement détenus à la prison d’Evin, dans le nord de Téhéran, et doivent être jugés pour entrée illégale en territoire iranien. L’accusation d’espionnage avait été évoquée par le procureur général de Téhéran, avant d’être démentie par le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki.
Selon CNN, la police touristique irakienne a rapporté avoir rencontré les trois Américains et les avoir avertis de leur proximité avec la frontière iranienne. « Vous n'êtes pas irakiens, vous êtes américains et c'est une période très tendue », leur auraient dit les policiers selon des propos rapportés par la chaîne américaine de télévision. Les Américains sont entrés dans le nord de l’Irak le 28 juillet, venant de Turquie. Deux d’entre eux habitaient en Syrie et le troisième était en visite.
Téhéran et Washington vont discuter à nouveau du nucléaire
La décision d’accorder des visas aux mères des trois Américains détenus en Iran a été prise « pour des raisons humanitaires », déclare le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki. Les familles avaient rendu publiques le 23 avril 2010 des informations inquiétantes quant à leur état de santé, poussant l'administration du président Barack Obama à réclamer à nouveau leur libération immédiate.
La décision de Téhéran intervient dans un contexte de tension avec les Etats-Unis, qui poussent à de nouvelles sanctions internationales contre l’Iran, à cause de son programme nucléaire. Mais dans le même temps, une médiation turque et brésilienne a permis une prochaine rencontre entre l’Iran et les grandes puissances, pour parler du nucléaire après plusieurs mois d’impasse. Dans ce contexte il s’agit d’un geste de bonne volonté de Téhéran en direction de Washington, pour détendre l’atmosphère entre les deux pays.