Echec de la première tentative de stopper la fuite de pétrole dans le Golfe du Mexique

La première tentative de colmatage de la fuite par pose d’un couvercle a échoué samedi 8 mai 2010. Le dôme de confinement, ce « couvercle» d’une centaine de tonnes et de douze mètres de haut, a du être retiré. La firme BP, qui exploitait la plateforme pétrolière accidentée, ne désespère cependant pas de venir à bout de la fuite et se donne encore deux jours pour trouver une solution et installer convenablement l’engin.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

Déception pour les populations riveraines des côtes menacées par la pollution : le dôme de confinement qui devait stopper la fuite n’a pu atteindre l’orifice principal par où s’échappent chaque jour 800.000 litres de brut. Déception aussi du côté des techniciens : «ça n’a pas marché» a déclaré Doug Suttles, le responsable des opérations de nettoyage de BP.

Le tuyau se trouvant au sommet de la structure haute de 4 étages, et pesant une centaine de tonnes, a été bouché par de l’hydrate de méthane, une sorte de glace inflammable. Or c’est par ce tuyau que devait être pompé le pétrole. Les ingénieurs envisagent d’injecter de l’eau chaude dans le coffre pour faire fondre ces cristaux.

Tout espoir toutefois n’est pas perdu. Comme l’a dit le représentant de BP, «nous sommes dans la situation de la NASA qui, lors de l’accident d’Apollo 13, avait essayé de multiples manoeuvres pour pouvoir ramener l’équipage sain et sauf sur terre».

L’amirale des garde-côtes, Mary Landry, avait prévenu vendredi que l’opération pouvait marcher ou pas. C’est une première et elle est compliquée par la profondeur de la fuite à colmater : 1500 mètres. Aucun nouvel essai ne devrait avoir lieu avant lundi. Une autre possibilité serait de forer un puits de secours, mais cela prendrait de deux à trois mois, trop longtemps pour empêcher la marée d’atteindre les côtes.

Pendant que les ingénieurs se creusent la tête pour résoudre le problème, les coiffeurs apportent leur contribution en envoyant les cheveux de leurs clients dans la zone sinistrée. Placés dans des bas en nylon, ils forment des boudins flottants absorbant le pétrole avec une efficacité sans pareille. Une solution simple mais efficace, qui ne demande pas de couper les cheveux en quatre !

 

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