Avec notre envoyée spéciale en Louisiane, Manon Rivière
Ce dôme est en quelque sorte la « bouée de sauvetage » des habitants de la zone menacée par la pollution. Pour tous ceux qui vivent dans le golfe du Mexique et plus encore pour ceux qui vivent de la pêche, il représente pour l’instant l’unique espoir à court terme de stopper la fuite de pétrole. A Venice, tout le monde en parle, tout le monde y va de son commentaire.
L’un des pêcheurs de crevettes rencontré cette semaine par RFI, disait qu’il espérait vraiment que BP réussisse son opération, pour qu’il puisse enfin se remettre au travail, reprendre la mer. Pour ces marins, l’attente est insupportable, d'autant qu’ils n’ont aucune idée de la date à laquelle ils vont pouvoir reprendre leur activité.
Ce dôme suscite donc beaucoup d’espoirs, mais aussi un certain scepticisme. Les habitants de la Louisiane, du Mississipi, de l’Alabama et de la Floride savent aussi très bien que l’opération est inédite et que son succès n’est pas garanti. La compagnie BP elle-même se montre très prudente sur les chances de réussite de colmatage en eaux-profondes.
Les porte-parole de BP ont dit et répété : cette opération n’a jamais été réalisée à une telle profondeur, il y a donc beaucoup d’incertitudes en termes technologiques. Est-ce que le dôme va résister à la pression, une fois positionné, par exemple ? C’est impossible à dire.
British Petroleum a d'ailleurs évoqué clairement la possibilité d’un échec. Or, les risques sont très importants, car si l’opération échoue, la fuite actuelle pourrait même être aggravée. Un responsable de BP a même été jusqu’à dire que la quantité de pétrole qui s’échappe chaque jour pourrait être multipliée par 10. A l’heure actuelle, la compagnie britannique estime que 5000 barils se déversent chaque jour dans le Golfe du Mexique, soit 800.000 litres de pétrole.