L'ascension surprise de Nick Clegg

Il y a à peine trois semaines, Nick Clegg était encore un quasi inconnu pour beaucoup de britanniques, à tel point que les commentateurs plaisantaient sur le fait qu’il était l’homme politique qu’on ne reconnaissait jamais dans la rue. Une condescendance vite disparue au lendemain du premier débat télévisé, où les libéraux-démocrates ont fait un bon de dix points dans les intentions de vote, et que Nick Clegg est devenu la coqueluche de nombreux électeurs.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

Le secret de Nick Clegg ? Un naturel et un talent d’orateur impressionnants, un programme bien arrondi aux angles qui n’inquiète personne et une propension à surfer sur la vague de désenchantement, déclenchée par l’affaire des notes de défraiement des députés.

Résultat, en l’espace d’une émission, Nick Clegg aura ravalé au rang de partis ringards et malhonnêtes non seulement le Labour d’un Gordon Brown en bout de course, mais surtout les favoris du scrutin, les Conservateurs rénovés de David Cameron. Le leader Tory qui par la même occasion se fait voler son slogan de campagne axé sur le « changement ».

Depuis la « Cleggmania » ne s’est pas démentie et le télégénique chef des lib-dem a su si bien faire passer son message de nouveauté et de justice sociale et politique, qu’un électorat revigoré milite désormais à ses côtés pour une réforme du système électoral. Il est donc clair que même s’il n’a aucune chance de devenir le prochain Premier ministre, Nick Clegg joue maintenant dans la cour des grands et aura un rôle décisif après le 6 mai.

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