La justice française rejette la demande américaine d’extradition de l’ingénieur iranien Kakavand

Après plus d'un an de procédure, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a refusé mercredi 5 mai l'extradition vers les Etats-Unis de l’ingénieur iranien, Majid Kakavand, accusé par Washington d'avoir fourni illégalement à l'Iran des composants pouvant avoir des applications militaires. Bien que Paris et Téhéran s'en défendent, son sort a parfois été lié par la presse à celui de la Française Clotilde Reiss, retenue en Iran depuis l'été 2009 sous l'accusation d'atteinte à la sécurité nationale de l'Iran.

Le 20 mars 2009 Majid Kakavand s'apprête à quitter le territoire français, lorsqu'il est arrêté à l'aéroport parisien de Roissy, suite à un mandat d'arrêt délivré par les Etats-Unis. La justice américaine soupçonne l'ingénieur iranien d'avoir acheté du matériel électronique aux Etats-Unis et de l'avoir exporté en Iran via la Malaisie du matériel qui appartiendrait à la liste des « produits à double usage » pouvant avoir une application militaire et donc proscrits par différents types de sanctions visant l'Iran.

Rapidement libéré mais assigné à résidence, Majid Kakavand a attendu plus d'un an la décision de la justice française. Celle-ci vient de trancher : les faits reprochés à l'ingénieur n'étaient pas punissables en France à l'époque où ils ont été commis. Donc, pas d'extradition.

Là où cette affaire en rejoint une autre, c'est que l'Iran a régulièrement demandé le retour de Majid Kakavand ce qui a nourri les spéculations sur un éventuel échange entre l'ingénieur et la jeune étudiante française Clotilde Reiss, toujours bloquée à l'ambassade de France à Téhéran après son procès l'été dernier. A ce jour, la France comme l'Iran dément tout lien entre les deux dossiers.

Le 18 mai, la justice française doit prendre une autre décision sur la mise en liberté conditionnelle d'Ali Vakili Rad, un Iranien condamné en 1994 à la prison à vie pour l'assassinat de l'ancien Premier ministre iranien Chapour Bakhtiar.

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