Marée noire : l'armée américaine sur le qui-vive

L'amélioration des conditions météorologiques dans le golfe du Mexique facilitait hier lundi 3 mai 2010 la tâche des équipes qui luttent contre la marée noire. Toute leur attention se focalise pour le moment sur la petite bourgade de Venice, qui se situe au bout d’une péninsule, avec d’un côté, les bras du Mississipi et de l’autre le Golfe du Mexique. C’est ici que les premières galettes de mazout devraient s'échouer dans les prochaines heures.

Avec notre envoyée spéciale à Venice, Manon Rivière

Seule la route N°23 relie la ville de Venice à la Nouvelle Orléans. Si cette voie d'accès venait à être coupée, pour cause d’inondation, les opérations de secours seraient grandement handicapées.

Au lieu-dit de « Pointe à la Hache », au milieu de cette péninsule, à environ 50 km au nord de Venice, l'armée américaine mène une opération cruciale sur cette route par laquelle transitent tous les moyens de sauvetages, les pompes, les tracteurs, les camions, et bien sûr aussi, les volontaires, comme le sergent Jack Tony l'a expliqué à RFI :

« Cette route est l’unique accès terrestre à Venice, qui est vraiment un point clé aujourd’hui dans la lutte contre la marée noire. C’est aussi une zone commerciale sensible, avec la pêche et les industries pétrolières… Donc, si on perd cette route, le seul moyen d’atteindre la zone menacée restera par voie aérienne ».

Sur les berges, une soixantaine de militaires s’activent, ce sont pour la plupart des réservistes de l’Etat de Louisiane. Aujourd’hui, c’est le lieutenant Jason Amato qui dirige les opérations de consolidation des digues :

« Si les eaux souillées venaient à monter et à inonder les marais, les sacs de sables et les pierres que nous installons ici permettront à l’eau de redescendre plus vite au moment de la décrue, car cela crée une sorte de pente naturelle », prévient-il.

Si le niveau des eaux venait à monter, les dégâts seraient considérables pour cet écosystème fragile, si typique du Delta du Mississipi. C’est dans ces marais que vivent et se reproduisent des centaines d’espèces d’oiseaux. Sur la petite digue qui mène au front de mer, la vue sur les hérons et autres aigrettes est imprenable. Le lieutenant Jason Amato soupire à l’idée de voir ce petit paradis durablement pollué.

Pour suivre l'évolution de la nappe de pétrole dans le golfe du Mexique : le site de la NOAA

 

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