Avec notre correspondant à Pékin, Joris Zylberman
Bien malin celui capable de prévoir les visites de Kim Jong-il en Chine. Si l’on en croit le bureau du tourisme de Dandong, ville-frontière entre la Chine et la Corée du Nord, Kim Jong-il est arrivé à 5 heures du matin sur le sol chinois. Le mois dernier, il était déjà annoncé à Pékin. La presse sud-coréenne avait cru identifier son train… Erreur, le numéro un nord-coréen n’y était pas ! Cette fois-ci, l’information est plus fiable puisqu’elle émane directement des Chinois. Kim Jong-il se dirigerait vers Pékin où il doit rencontrer le président Hu Jintao pour discuter de l’aide économique chinoise à son pays et du retour éventuel de Kim Jong-il à la table des pourparlers à six nations sur le nucléaire.
Le président chinois utilisera certainement la carte de l’aide économique pour faire pression sur le dirigeant nord-coréen et le ramener à la table des négociations. Et pour que les négociations progressent, il faudra ensuite que les Nord-Coréens acceptent de démanteler leur site nucléaire de Yongbyon où ils produisent du plutonium, et qu’ils autorisent le retour des inspecteurs de l’AIEA, l’Agence internationale de l’énergie atomique.
C’est très loin d’être gagné. Les pessimistes n’espèrent aucune avancée, mais plutôt la poursuite du statu quo avec les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud qui maintiennent la pression pour que s’appliquent les sanctions contre Pyongyang déjà votées à l’ONU.