Ce sont les combattants du groupe Hezb Al-Islam, qui progressaient depuis plusieurs semaines, qui ont pris le port d'Hararderela, à quelque 500 kilomètres de Mogadiscio, que les flibustiers avaient fuie.
L'analyse de Gérard Prunier, spécialiste de la Corne de l’Afrique :
« Cela vient du Hezb Al-Islam. C’est de loin la moins puissante des organisations islamistes en Somalie, qui n’est pas du tout aussi musclée militairement que les Shebabs. C'est-à-dire que le Hezb Al-Islam ne se porte pas bien : ni militairement, ni politiquement, ni financièrement. Il y a probablement eu, de la part de ces chefs, une tentation de récupérer des moyens de financement, pour parler pudiquement. Puis sa prise ne changera rien. Ca ne mettra pas du tout fin au phénomène.
Le phénomène pirate est bien ancré dans une partie de la société somalienne, qui en tire des bénéficies non négligeables.
Les pirates de l’endroit qui a été frappé vont probablement cesser leurs opérations pour le moment, puis se reconvertiront sur un autre terrain. Cela ne les fera pas disparaître ».
RFI : En tous les cas il n’y a pas eu de résistance ?
« Non, non. Au sol, les pirates sont quasiment non-existants. Ils n’ont pas de matériel militaire sérieux. Donc, eh bien ils ont dû évacuer en attendant des jours meilleurs. Et puis il y a tellement d’autres endroits où ils peuvent s’installer ».