Avec notre correspondante à Shanghai, Delphine Sureau
Fin de journée pour Virgile, du Bénin, et Diawara du Mali. « On a vraiment vu beaucoup du monde », disent-ils, la fatigue dans la voix, avant d’être interrompus par un visiteur chinois pour une énième séance photo… «La photo, c’est ça qui les intéresse les Chinois ! Ils veulent une photo parce qu’ils n’ont jamais vu d’Africains…», « Et vous jouez le jeu, d’ailleurs vous êtes en costume traditionnel ? », « oui, c’est plus représentatif que si on était en cravate et en chemise ! On est plus Africains comme ça…».
Quarante-sept pays africains participent à l’Exposition universelle et cinq ont leur propre bâtiment : l’Algérie, l’Angola, l’Egypte, l’Afrique du Sud et le Nigeria. Les autres sont regroupés dans l’immense pavillon de l’Afrique, entièrement financé par la Chine. «La Chine a mis le paquet, c’est vrai ! C’est 26 000 m², c’est très grand et presque toute l’Afrique est présente » nous dit-on.
Les participants ont tous planché sur le thème de l’exposition : « meilleure ville, meilleure vie ». Sur le stand de la Côte d'Ivoire, Diabate Ardjoumane fait les honneurs des lieux : « Ce que vous voyez à l’entrée, c’est la forêt. Pour ceux qui connaissent bien Abidjan, c’est la forêt du Banco et à l‘intérieur, c’est une ville modèle, c’est une confrontation entre le modernisme et le traditionalisme ».
Le problème, c’est que les pièces d’artisanat censées être exposées par les différents pays ne sont pas toutes arrivées en Chine. La faute au nuage du volcan islandais et aux formalités douanières. Autre déception, le clou du spectacle n’est pas exposé, comme prévu, à l’entrée du pavillon éthiopien. Le squelette de Lucy, la doyenne de l’humanité, est bien arrivé à Shanghai, mais sa vitrine n’est pas prête…