Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du
Le secrétaire à la Défense, Robert Gates, a autorisé vendredi soir la mobilisation de 6.000 membres de la Garde nationale de Louisiane, pour aider à tenter de prévenir et surtout à nettoyer la marée noire.
Quelques heures auparavant, le gouverneur de Louisiane, qui avait décrété jeudi l’état d’urgence, avant estimé que les moyens mis en œuvre pour lutter contre cette catastrophe naturelle étaient insuffisants. C’est donc l’Etat fédéral qui va financer dans l’immédiat le déploiement de ces troupes, mais au cours de la journée d’hier plusieurs membres du cabinet de Barack Obama ont répété que c’était le groupe pétrolier BP qui était responsable de la situation et qu’ils attendaient un remboursement de tous les frais engagés.
Le groupe BP, pour sa part, affirme qu’il a mis en œuvre des moyens jamais égalés, au cours d’aucune catastrophe, ce qui ne semble pas convaincre la secrétaire à la Sécurité intérieure. Janet Napolitano était sur place en Louisiane vendredi pour inspecter les opérations ; elle a demandé au groupe pétrolier de se concentrer sur le colmatage des fuites, et de laisser l’Etat protéger et nettoyer les côtes. Tout en laissant entendre, clairement, qu’elle lui enverrait ensuite la facture.
La nappe de brut menace l'économie du golfe du Mexique. Aux frais de dépollution vont s'ajouter les pertes économiques, car la marée noire menace l'industrie de la pêche et du tourisme en Louisiane mais aussi, au Mississipi, en Alabama et en Floride.
Déjà des pêcheurs et éleveurs de crevettes de Louisiane ont porté plainte contre BP et la compagnie suisse Transocean, propriétaire de la plateforme et réclament cinq millions de dommages et intérêts.
Ecoutez le témoignage de Peter, spécialisé dans la pêche touristique et habitant de Venice, ville côtière dans le delta du Mississipi, particulièrement touchée par la marée noire.