Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion
Chaque année, le renouvellement du mandat de la mission de l’ONU au Sahara occidental est l’occasion de joutes entre le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario. Cette année n’a pas fait exception.
Le Front Polisario souhaitait que l’ONU mette en place un mécanisme de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental. Un tel mécanisme est soutenu par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme. Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, s’est personnellement inquiété des allégations de violations des droits de l’homme dans le territoire contesté. Plusieurs pays du Conseil de sécurité étaient favorables à une mention de la question des droits de l’homme, et notamment le Royaume-Uni, l’Autriche, l’Ouganda, le Nigeria ou le Mexique. Mais le Maroc s’y est catégoriquement opposé.
La France, alliée du royaume marocain, a donc rejeté toute évocation dans le texte de la question des droits de l’homme. Cela n’aurait fait que braquer les Marocains, sans faire avancer les pourparlers entre les deux camps, ont fait valoir des diplomates français. Au terme de négociations tendues, un compromis alambiqué a été trouvé, mais les droits de l’homme sont absents de la résolution. Cela a conduit le Front Polisario à accuser la France, pays des droits de l’homme, de se renier.