Avec notre correspondante à Beyrouth, Diane Galliot
Le bon point pour ces élections, c’est qu’elles aient lieu dans les délais, après des semaines de bagarre pour faire aboutir les réformes institutionnelles qui permettraient de donner aux pouvoirs locaux de réels pouvoirs, et de faire avancer la démocratie locale.
Le mauvais point, c’est que ces réformes n’ont pas abouti. Loupée la volonté d’introduire un scrutin proportionnel. Loupées aussi les tentatives pour responsabiliser les municipalités, leur donner plus de pouvoir et plus d’argent. Bref, loupées la décentralisation, et cette volonté de réformes qui étaient pourtant inscrites dans tous les programmes, il y a un an, lors des élections législatives.
Ce sont donc des électeurs souvent désabusés qui vont se rendre aux urnes dimanche 2 mai 2010. Ils votent de nouveau et comme d’habitude pour leur clan, leurs parents, un vote clientéliste et famillial qui ne fera pas bouger les choses.
Et cela au moment où le pays est en état de choc, à la suite d’un lynchage particulièrement barbare. Tout un village a participé à la mise à mort d’un meurtrier présumé, sous les yeux des policiers. Certains des habitants de ce village de Ketermaya disent aujourd'hui qu’ils seraient prêts à recommencer, parce ce qu’ils ne croient pas en la justice de leur pays.