Omar Israïlov a été tué par balles, en janvier 2009, en plein centre de Vienne. Agé de 27 ans, Israïlov était un ancien rebelle tchétchène passé du côté des forces pro-russes de Grozny. Il avait sollicité et obtenu, depuis 2006, le statut de réfugié politique en Autriche. Il était persuadé que le président tchétchène Ramzan Kadyrov voulait l'éliminer, car il avait quitté la garde présidentielle, les « kadyrovtsy ».
Depuis deux ans, plusieurs opposants à Kadyrov ont été abattus dans différents pays : en septembre 2008 Rouslan Iamadaiev, un ancien député tchétchène de la Douma russe tombé en disgrâce, est abattu en plein centre de Moscou. Quelques mois plus tard, son frère Soulim, un rebelle tchétchène repenti, comme Israilov, est abattu à son tour à Dubaï. Trois autres tchétchènes sont liquidés en Turquie entre septembre 2008 et février 2009.
Derrière tous ces meurtres, se profile l'ombre du maître de Grozny, le président tchétchène Ramzan Kadyrov, soupçonné également, par l'association Mémorial, d'être impliqué dans l'assassinat de Natalia Estemirova, qui travaillait pour la défense des droits de l'homme en Tchétchènie.
Kadyrov est soutenu ouvertement par Vladimir Poutine, qui l'a décoré en 2004 de la plus haute distinction de la Russie.