La recherche recrute des cobayes

Une campagne débute le 26 avril 2010 pour « dé-diaboliser » les essais de médicaments, indispensables avant qu'un nouveau produit soit approuvé par les autorités sanitaires. Chacun est encouragé à participer et à devenir 'un cobaye averti'.

Les tests de laboratoire in vitro ou ceux effectués sur les animaux pour connaître les effets d'une molécule et ses risques toxiques ne suffisent pas. Le directeur du Centre national de gestion des essais de produits de santé (CeNGEPS), Vincent Diebolt, explique que cette campagne vise d’une part à « dédramatiser, dé-diaboliser cette activité -appelée essais cliniques-, qui reste un peu opaque pour nos concitoyens et [d’autre part] leur faire connaître les enjeux, les contraintes et les risques ».

Les essais cliniques sur les humains sont indispensables pour obtenir le feu vert à la commercialisation de nouveaux traitements. Or, la France reste distancée par les autres pays (Etats-Unis, pays de l'Est) et loin de la moyenne européenne. Le nombre d'essais cliniques a même reculé, passant en près de dix ans de plus de 1.333 en 2000 à 920 en 2009. Raison majeure de ce recul ? La difficulté à recruter des volontaires est l'une des raisons de ce retard français.

Sans essai clinique, aucun nouveau médicament ne peut voir le jour. Or, selon un récent sondage IFOP, un Français sur deux refuse d'y participer et « ceux qui ne s'y refusent pas ne savent pas où s'adresser et ne sont pas sollicités », dit-il.

Pour changer la donne, des associations (Ligue contre le cancer, CISS) pilotent l'opération avec, pour slogan, : « La santé de demain a besoin de nous aujourd'hui. Participons à la recherche clinique! ».

Les patients candidats à la dernière chance …

Affiches dans les hôpitaux et cabinets de généralistes, site Internet relayé sur Facebook, Twitter, DailyMotion... l'opération fait feu de tout bois pour expliquer, convaincre et partager les expériences. On peut y retrouver des essais en cours et découvrir comment devenir e-volontaire.

Très encadrés, sur le plan médical et éthique, les essais concernent les malades mais aussi les personnes en bonne santé.

Les volontaires sains interviennent au cours de la phase 1 des essais, destinée à tester la tolérance du produit, afin de vérifier s'il est bien supporté par l'organisme. Contrairement à une idée reçue, les malades ne se précipitent pas forcément. « Les malades peuvent être moins réticents à participer à des essais, quand il n'existe pas de traitement de référence ou lorsque c'est perçu un peu comme la dernière chance, en cancérologie ou pour l'Alzheimer. Là il y a un véritable effet d'adhésion », poursuit-il.

 

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