Les pays européens mobilisent des fonds pour la Grèce

Les capitales de la zone euro ont démarré les procédures pour débloquer les fonds destinés à la Grèce. A Athènes, dans un contexte de mouvements sociaux à répétition, les négociations continuent sur le plan de rigueur avec les représentants de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI).

« Une action rapide et résolue contre la spéculation qui vise la Grèce est nécessaire afin d’assurer la stabilité de la zone euro », ont déclaré, de concert, le président français Nicolas Sarkozy et le chef de la Commission européenne, José Manuel Barroso, en visite à Paris. Chacun des pays de la zone euro est sur le point de prendre les mesures nécessaires pour pouvoir verser sa contribution au fonds d’aide de 30 milliards d’euros promis à Athènes. Une somme qui s’ajoute aux 15 milliards provisionnés par le Fonds monétaire international.

La France a inscrit sa contribution de 6 milliards d’euros dans le prochain collectif budgétaire. Le Parlement devrait valider le texte avant le 10 mai. L’Italie est prête à débloquer jusqu’à 5,5 milliards et un simple décret-loi devrait suffire, sans consultation du Parlement. L’Espagne doit avoir recours, elle aussi, à une procédure d’urgence pour débourser environ 3,7 milliards d’euros en faveur de la Grèce. Le Premier ministre espagnol José Luis Zapatero, qui assure actuellement la présidence tournante de l’Union européenne, met un point d’honneur à participer au sauvetage de la Grèce. Il veut également répondre de cette façon à ceux qui voient des similitudes entre la situation financière d’Athènes et celle de Madrid. Le Portugal doit contribuer aussi au sauvetage de l’économie grecque, malgré le fait qu’il soit considéré comme le maillon faible de la zone euro. Lisbonne doit débourser près de 800 millions d’euros, alors que les autorités portugaises sont soumises à une forte pression financière et boursière.

Le patron du FMI doit convaincre les députés allemands

La chancelière allemande Angela Merkel a promis à son tour d’aider les autorités d’Athènes, mais uniquement en échange de nouvelles mesures de rigueur. Elle a fait venir à Berlin le patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn, qui avait prévu de rencontrer les responsables des partis politiques représentés au Bundestag. La chambre basse du Parlement allemand devra se prononcer sur l’aide financière à la Grèce, d’un montant d’environ 8 milliards d’euros. Un vote qui doit avoir lieu au plus tard le 19 mai, quand la Grèce devra s’acquitter d’une dette de près de 9 milliards d’euros.

Mais, avant de se prononcer, les députés allemands attendront sûrement le 9 mai, date des élections régionales en Rhénanie du Nord-Westphalie qui s’annoncent difficiles pour le gouvernement de centre-droit de Merkel. Un récent sondage montre que 57% des Allemands estiment qu’une aide financière à la Grèce est une « mauvaise décision » et seulement 33% se disent favorables à un soutien à Athènes.

Sous la pression, le Premier ministre grec demande du temps pour une réforme en profondeur

Quelles mesures de rigueur économique doit prendre la Grèce pour vaincre les réticences de ses partenaires européens les plus exigeants ? La réponse est attendue pour le début du mois de mai, à l’issue des négociations qui se déroulent à Athènes avec les représentants du Fonds monétaire international et de l’Union européenne. « L’heure de vérité est arrivée : il faut tout changer en Grèce pour rendre l’économie viable », a reconnu le Premier ministre grec Georges Papandréou, en ajoutant toutefois que « le gouvernement a besoin de temps et de sérénité ». Une condition qui est difficilement réalisable, dans un contexte de mouvements sociaux à répétition et de pression de la part des marchés financiers.

L’exécutif socialiste conduit par Georges Papandréou a déjà réduit les salaires dans la fonction publique et augmenté les impôts, il envisage aussi de repousser l’âge de départ à la retraite de 61 à 63 ans, voire plus. Quoi qu’il en soit, 60% des Grecs sont hostiles à la décision du gouvernement de recourir à l’aide financière internationale et, surtout, 70% d’entre eux ne souhaitent pas que le FMI prête de l’argent à la Grèce.

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