Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
La loi permet désormais aux policiers de demander à n’importe quel résident de l’Etat, qui éveille leurs soupçons, de présenter des papiers justifiant qu’il se trouve aux Etats-Unis légalement.
C’est ouvrir la voie au ciblage ethno-racial mais en Arizona, Etat frontalier avec le Mexique, par où transitent constamment des milliers d’émigrants illégaux, la mesure est populaire. Est-elle pour autant constitutionnelle ? La Cour suprême devra probablement trancher. Les questions d’immigration relèvent de la juridiction fédérale et il n’est pas certain qu’un Etat ait le droit d’avoir sa propre législation en la matière.
Le président Obama a exprimé ses réserves avant même la signature. Il va demander au ministère de la Justice d’examiner si la loi ne viole pas les acquis des droits civiques adoptés dans les années soixante.
A Los Angeles, le cardinal Mahony, a dénoncé une mesure qu’il a comparée à la répression nazie. A Phoenix, la communauté hispanique a bruyamment manifesté son opposition : « Stoppez le racisme, nous sommes des êtres humains », pouvait-on lire sur leurs banderoles.
Pourtant, en dépit de la vive controverse suscitée par la loi, il est peu probable que le Congrès s’attaque rapidement à la réforme de l’immigration. Année électorale oblige, le sujet est bien trop sensible.