Lamine Sané, vous êtes un pur Aquitain. Vous êtes né à Villeneuve-sur-Lot, vous avez été formé à Bordeaux et Lormont. Etait-ce votre but de jouer un jour pour les Girondins ?
Oui, tout à fait ! C’était mon rêve de porter ces couleurs. Je supporte Bordeaux depuis que je suis tout petit. Donc, jouer pour le club de ma ville, c’est quelque chose d’exceptionnel. Ça ne peut-être que bénéfique d’évoluer devant ses proches.
Vous avez éclaté au haut niveau à 22 ans. Comment expliquez-vous cette éclosion tardive ?
Tardive, je ne sais pas… Peut-être que je n’étais pas assez mâture pour intégrer un club professionnel. Ces dernières semaines, j’ai voulu démontrer que je pouvais évoluer en Ligue 1 et pour le moment, ça se passe bien.
Il y a deux ans, vous jouiez encore comme amateur à Lormont. Vous arrive-t-il parfois de vous pincer pour vous dire que vous avez bien joué la Ligue des champions ?
Oui ! C’est aussi pour ça que je donne tout avec les Girondins. J’ai de la reconnaissance envers ce club. Et je sais que beaucoup auraient aimé être à ma place. Garder en tête que je viens de Division d’honneur m’aide à donner le meilleur de moi-même.
Dans quels domaines avez-vous fait le plus de progrès ces derniers mois ?
Tactiquement et techniquement, j’étais perfectible et j’ai passé un cap. Je l’ai senti. Mes coéquipiers et le staff m’y ont beaucoup aidé.
Et dans quels domaines vous reste-t-il le plus de progrès à faire ?
Tactiquement, la maîtrise reste essentielle pour un défenseur. La vision du jeu et le placement sont cruciales sinon on fait des erreurs qui se paient cash.
En mars dernier, Laurent Blanc a dit que vous étiez son meilleur défenseur du moment. Qu'est-ce ce que ce compliment vous inspire ?
Je le prends aussi comme un encouragement. C’était un petit message qu’il a essayé de me faire passer. Ça montre que l’entraîneur a confiance en moi. C’est le plus important.
Comment expliquez-vous les difficultés d’un certain nombre de vos coéquipiers en défense ?
Ce ne sont pas des difficultés individuelles. C’est un problème collectif. C’est toute la défense qui est en panne en ce moment. Les défaillances individuelles sont ponctuelles. Et les erreurs techniques, on les paie cash certes. Mais c’est parce qu’il n’y a personne à côté pour rattraper le coup. Le collectif doit permettre de limiter les risques.
Comment analysez-vous l’effondrement des Girondins depuis la trêve (14 points pris sur 39 possibles en Ligue 1, en 2010) ?
Je pense qu’on a voulu trop bien faire. Quand on jette un œil aux statistiques, on se rend compte qu’on a toujours la possession de balle. Mais après, on perd nos matches sur des fautes d’inattention ou des contres.
Comment est l’ambiance dans le vestiaire ?
A la fin des rencontres, on est assez abattus. On se dit sur le coup qu’on n’a pas donné le maximum de nous-mêmes. Mais au fond de nous, on sait bien qu’on n’a pas triché. L’état d’esprit est là. Seules les victoires nous manquent en ce moment. On essaie donc de se remonter le moral.
Comment Laurent Blanc tente-t-il de résoudre le problème ?
L’entraîneur a dit ce qu’il fallait dire en toutes circonstances. Ses consignes n’ont pas toujours été respectées. Le coach n’est pas un magicien et ce n’est pas lui qui joue. Mais il a été footballeur et il essaie donc de nous raisonner. Il a connu, lui aussi, de tels moments dans sa carrière.
Une défaite à Lorient serait-elle fatale à Bordeaux dans la course à la qualification en Ligue des champions ?
Ce ne serait pas facile à gérer après, c’est sûr... On serait un grand danger.