Trente ans après le «printemps berbère», la mobilisation de la Kabylie pour défendre son identité, et ceux qui se sont battus pour elle, ne faiblit pas.
Depuis avril 1980, les acquis sont bien là : la langue berbère a été reconnue comme langue nationale et elle est enseignée. Et depuis l’an dernier, il existe aussi une chaîne de télévision en berbère.
Mais ce ne sont pas ces acquis que sont venus commémorer les milliers de Kabyles présents mardi à Tizi Ouzou. Ils entendent maintenant porter de nouvelles revendications. Pour Mohamed Ikherbane est sénateur du parti d’opposition RCD, le Rassemblement pour la culture et la démocratie, « il y a d’abord l’officialisation de la langue. Ceci étant dit, les luttes pour la reconnaissance identitaire sont aussi des luttes pour la démocratie... »
Les jeunes, très nombreux lors de cette marche organisée à Tizi Ouzou, sont près à prendre la relève du combat. Yacine, qui est étudiant, témoigne : « Notre génération a repris le flambeau. Parce que je suis berbère, je dois connaître mon identité, l’histoire de mon pays pour pouvoir me projeter sur l’avenir ». Certains vont plus loin comme les militants du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie. Ménad, militant du MAK, explique : « Ce qu’ils nous ont donné n’est pas suffisant, je demande une Kabylie autonome c'est-à-dire avec notre politique et nos traditions.»
Cette position reste aujourd’hui minoritaire en Kabylie même si le MAK a réussi à fédérer la plus grande partie des manifestants ce mardi.