La rupture est presque totalement consommée entre le gouvernement burundais et les principaux syndicats des enseignants. La raison : « aucune des parties ne fait confiance à l’autre », selon l’un des médiateurs dans ce conflit.
Pour le pouvoir burundais, cette grève déclenchée à deux mois d’un marathon électoral vise à nuire le chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza. Et pour preuve, le gouvernement avance qu’il venait de payer aux enseignants quelque 19 millions de dollars pour apurer le tiers des arriérés qu’il leur doit. Il n’hésite donc pas à accuser les syndicats des enseignants qui refusent tout rééchelonnent de la dette de chercher à le mettre à genoux.
Côté syndicat, c’est tout un autre discours. On rappelle volontiers que le Parlement burundais vient de voter une loi qui prévoit d’indemniser à coup de milliards les principaux personnages de l’Etat, et que ce même Parlement est en train d’étudier une autre loi qui va améliorer le statut des soldats et policiers. Les enseignants burundais parlent donc de « mauvaise volonté et de mépris » et ils se disent prêts à aller jusqu’au bout.
Quant aux écoliers et élèves du public et leurs parents, ils assistent impuissants à ce bras de fer, en priant le ciel pour que cette année scolaire ne soit pas annulée.