Vu de la place de certains conseillers de l'Elysée, « le petit clapotis sans importance », comme l'a qualifié le président, prend des allures de tsunami. Les rumeurs sur les infidélités du couple présidentiel ont en effet atteint l'entourage de Nicolas Sarkozy qui n'a pas su gérer la crise, ou plutôt qui n'a su que lui donner corps au point de la transformer en affaire d'Etat et d'éclipser un sommet organisé aux Etats- Unis et consacré à la sécurité nucléaire, sujet autrement sérieux.
On imagine la contrariété de Nicolas Sarkozy. Trahi par les siens en raison d'un manque de discernement et d'un excès de zèle pour le protéger. Voilà qui est insupportable alors même que l'on s'emploie, comme on le dit dans la majorité, à gommer l'accessoire pour faire vivre l'essentiel... Résultat, c'est l'organisation même de l'Elysée qui est remise en question.
De nouvelles consignes de silence ont été données. Désormais, seul le conseiller en communication, Franck Louvrier, est joignable par les journalistes. La réunion de 8h30, la fameuse réunion, celle à laquelle tout le monde voulait participer sans y parvenir, a été réduite au maximum.
Pierre Charon, l'homme qui a parlé le premier de complot en évoquant la rumeur, Henri Guaino ou Emmanuelle Mignon ne sont plus invités quotidiennement. Et Claude Guéant lui-même, le secrétaire général de la présidence, le plus proche collaborateur de Nicolas Sarkozy, serait intéressé par un poste de ministre. C'est là que pourrait se produire la vraie rupture...