Moscou et Pékin réaffirment leur présence en Amérique du Sud

Dans une région longtemps considérée comme l'arrière-cour des Etats-Unis, la Chine et la Russie reprennent pied en Amérique latine. Les présidents chinois et russe se rendent en Amérique latine cette semaine avec des étapes au Venezuela, au Chili, et au Brésil.Le Brésil, qui accueille le deuxième sommet des grands pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine - BRIC) les 15 et 16 avril.

Hu Jintao est un habitué de la région. Depuis 2004, le président chinois se rend tous les ans en Amérique du Sud où Pékin s'installe par le biais des échanges économiques. Premier importateur de produits brésiliens et chiliens, aujourd'hui, la Chine est le deuxième partenaire commercial de l'Amérique du Sud. Comme pour l’Afrique, la région a été prospectée avec méthode et efficacité par Pékin.

Les Russes de leur côté mettent à profit les tensions entre les Etats-Unis et les pays, les plus à gauche du continent, pour placer leurs pions. Moscou veut pour sa part réaffirmer son statut de puissance mondiale : principal fournisseur d'armes du Venezuela par exemple. Après la visite de Vladimir Poutine à Caracas, il y a quelques jours, Dmitri Medvedev s’est rendu en Argentine et au Brésil.

Chacun à sa manière, Russes et Chinois parient sur le continent latino-américain. Rien à voir avec le Mouvement des non-alignés d'hier. Les liens économiques sont forts. Ils s’accompagnent de convergence de vues sur le plan politique et parfois militaire.

Moscou et Pékin partagent aussi une volonté diplomatique : celle de faire bouger les lignes aux Nations unies ou encore devant l'Organisation mondiale du commerce. Sur le dossier iranien par exemple, le Brésil et la Chine sont d'accord pour privilégier le dialogue; un bâton de pèlerin que les Américains et les Européens n'ont pas pris depuis longtemps.

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