Employés du CICR enlevés dans l'Est de la RDC: le chef du groupe Maï-Maï s'explique sur RFI

« Les otages sont en bonne santé, ils devraient être libérés demain », a déclaré mercredi 14 avril 2010 sur RFI le général Yakutumba, le chef du groupe Maï-Maï auteur de l'enlèvement de 8 employés du CICR dans l'Est de la RDC. Il affirme les avoir enlevés pour les protéger. Ces humanitaires, un Suisse et sept Congolais, ont été kidnappés vendredi 9 avril dans la province du Sud-Kivu. Ils étaient de retour d'une mission d'évaluation dans les plateaux de Minembwé et la région de Mikengué et ont été arrêtés près de la localité de Kananda par des miliciens Maï-Maï Yakutumba. Une partie du groupe armé refuse toujours de déposer les armes.

Les Maï-Maï Yakutumba sont surtout actifs dans la région de Fizi, au Sud de Bukavu. Les affrontements avec l'armée congolaise sont réguliers. Vendredi dernier, avant d'enlever les employés du CICR, le groupe combattait les FDLR près de Kananda, à quelques kilomètres au Nord de Fizi.

Le 23 mars 2009, le gouvernement avait pourtant signé un accord de paix à Goma avec plusieurs groupes armés du Sud-Kivu. Une partie des Maï-Maï avait alors rejoint le processus de réintégration. Mais leur chef, le général William Yakutumba, après avoir passé l'année 2008 à Kinshasa, est retourné dans le maquis avec une partie de ses hommes. Selon cet ancien capitaine de l'armée régulière, le pouvoir ne respecte pas les accords de Goma.

« Si je continue à combattre c'est parce que le gouvernement n'a pas voulu honorer les accords que nous avons signés à Goma. C'est bien précisé qu’il faut changer le combat militaire en combat politique. Dans l'article premier, le gouvernement doit agréer nos partis politiques, mais le gouvernement a refusé de le faire. Voilà là où il y a des problèmes entre nous et le gouvernement. Il y en a d'autres que l'on ne peut pas citer. Il y a une multitude de revendications. Voilà pourquoi nous avons refusé de réintégrer », a déclaré sur RFI, général William Yakutumba.

Le groupe armé attend également que les grades de ses membres soient reconnus au sein de l'armée.
 

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