Avec notre correspondant à Lima, Eric Samson
« Bonjour, effectivement je suis le camarade Artemio et j´ai une déclaration politique à faire au pays ». Après avoir vérifié l´authenticité de la voix, les animateurs de Radio San Borja ont ouvert l´antenne à celui que la police a failli capturer la semaine dernière près de son réduit d´Aucayacu, en pleine zone cocalière.
Artemio en a profité pour critiquer la politique antisubversive du président Alan Garcia : « En janvier nous avons proposé un cessez-le-feu, une trêve politique afin de rechercher une solution politique négociée à cette guerre absurde mais le gouvernement a dit non ».
Ayant exclu de déposer les armes avant la signature d´un traité politique, Artemio a confirmé sa disposition au dialogue : « Nous avons proposé la suspension de toutes nos opérations militaires et de nous limiter à des opérations de propagande comme c´est notre droit. Nous souhaitons pouvoir dialoguer grâce à l´intervention d´organismes médiateurs comme l´Eglise catholique ou la Croix-Rouge ».
Pour de nombreux experts, cet appel au dialogue cacherait l´intention d´Artemio de reconstituer des forces durement mises à mal ces dernières années et qui sont aujourd´hui au service des firmas, les bandes de narco-trafiquants. Pratiquement invisible depuis novembre 2008, Artemio a brièvement occupé un village et bloqué une route ces dernières semaines, comme pour rappeller qu´il a encore une certaine capacité de nuisance.