Un leader du Sentier lumineux appelle au dialogue

C´est le dernier grand leader du Sentier lumineux toujours fidèle à la ligne d´Abimael Guzman, le fondateur de la sanglante guérilla maoïste. Allié au narcotrafic dans la vallée amazonienne du Haut-Huallaga, Jose Flores León, alias le camarade « Artemio » cherche à promouvoir une solution négociée et une amnistie générale pour mettre fin à près de 30 ans de guerre civile. A la surprise de la population, il l'a répété le lundi 12 avril 2010 sur les ondes de la radio San Borja lors d´une interview téléphonique.

Avec notre correspondant à Lima, Eric Samson

« Bonjour, effectivement je suis le camarade Artemio et j´ai une déclaration politique à faire au pays ». Après avoir vérifié l´authenticité de la voix, les animateurs de Radio San Borja ont ouvert l´antenne à celui que la police a failli capturer la semaine dernière près de son réduit d´Aucayacu, en pleine zone cocalière.

Artemio en a profité pour critiquer la politique antisubversive du président Alan Garcia : « En janvier nous avons proposé un cessez-le-feu, une trêve politique afin de rechercher une solution politique négociée à cette guerre absurde mais le gouvernement a dit non ».

Ayant exclu de déposer les armes avant la signature d´un traité politique, Artemio a confirmé sa disposition au dialogue : « Nous avons proposé la suspension de toutes nos opérations militaires et de nous limiter à des opérations de propagande comme c´est notre droit. Nous souhaitons pouvoir dialoguer grâce à l´intervention d´organismes médiateurs comme l´Eglise catholique ou la Croix-Rouge ».

Pour de nombreux experts, cet appel au dialogue cacherait l´intention d´Artemio de reconstituer des forces durement mises à mal ces dernières années et qui sont aujourd´hui au service des firmas, les bandes de narco-trafiquants. Pratiquement invisible depuis novembre 2008, Artemio a brièvement occupé un village et bloqué une route ces dernières semaines, comme pour rappeller qu´il a encore une certaine capacité de nuisance.

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