Législatives: l’extrême droite pourrait faire son entrée au Parlement

Les Hongrois sont appelés aux urnes dimanche 11 avril 2010, pour le premier tour des élections législatives. Selon tous les sondages, la droite l’emporterait largement sur les socialistes sortants. Mais le grand vainqueur de ce scrutin pourrait être le parti d’extrême droite, le Jobbik. Celui-ci, crédité de 12 à 20% des voix, pourrait faire son entrée au Parlement.

Aucun doute pour les observateurs : la gauche au pouvoir depuis 2002 devrait subir dimanche 11 avril une lourde défaite électorale. Un vote sanction, sur fond d’affaires de corruption et de crise économique. La Hongrie, gravement touchée par la crise, avait dû faire appel fin 2008 au FMI, à la Banque mondiale et à l’Union européenne. Elle avait alors obtenu un prêt de 20 milliards d’euros, en échange d’une politique de rigueur.

Si cette politique a permis de réduire le déficit du pays de 9 à 4% de la richesse produite, les électeurs risquent de sanctionner les hausses d’impôts, les baisses des aides gouvernementales, et les coupes dans les retraites.

Ils risquent donc de se tourner vers la droite et vers le Jobbik, le parti d’extrême droite. Un parti qui rejette la responsabilité de la crise et de ses conséquences sur les banques, et sur les tziganes, transformés en bouc émissaires.

Un parti ultranationaliste

Ce mouvement ultranationaliste rassemble, lors de ses meetings électoraux, des centaines de personnes, de tous âges, hommes ou femmes, étudiants ou ouvriers, avocats ou mécaniciens. Ils veulent « rendre la Hongrie aux Hongrois ». Ils ont adopté les drapeaux à rayures blanches et rouges des « Croix fléchées », les alliés hongrois des nazis lors de la Seconde Guerre mondiale.

Encore appelé « Mouvement pour une meilleure Hongrie », le Jobbik avait obtenu 15% des voix lors des élections européennes en juin 2009 ; son égérie, Krisztina Morvai, fait désormais partie des élus européens. Et pour la première fois, ce mouvement espère entrer au Parlement national.

C’est un parti jeune, né d’un mouvement étudiant en 2003. Il rêve de la « Grande Hongrie », celle d’avant 1920, celle du temps de l’empire.

Et qui dit parti ultra-nationaliste dit parti anti-européen. Ses dirigeants l’ont annoncé : ils veulent remettre en cause le Traité de Lisbonne et le soumettre à un référendum. Cette idée est assez populaire : selon des sondages, seuls 30% des Hongrois estiment aujourd’hui que l’adhésion à l’Union européenne en 2004, a été une bonne chose.

Le parti est donc crédité de 12 à 20% des voix, selon les sondages. 20% également pour les socialistes et 57% pour le Fidesz, parti de droite donné gagnant. Premier tour : dimanche. Le second aura lieu le 25 avril prochain.

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