La défense aura dû batailler pour avoir gain de cause car, à l'automne dernier, un juge d'instruction de Pontoise rendait une ordonnance de non-lieu en faveur des policiers. Aux yeux du magistrat, les deux jeunes victimes étaient les seules responsables du tragique accident.
Mais ce matin, la cour d'appel de Versailles a balayé cette vérité judiciaire. Et le président de la chambre de l'instruction en personne exécutera le complément d'information. Il va notamment convoquer le policier qui conduisait, le confronter aux autres gardiens de la paix et procéder à de nouvelles expertises.
Pour Emmanuel Tordjman, avocat des victimes, la responsabilité partielle des forces de l'ordre ne peut plus être niée :
« Vous savez la vérité est un chemin qui est long, sinueux mais les familles s’en félicitent. Elle emprunte le chemin qui est toujours celui qu’elles ont demandé à savoir qu’il n’y avait pas de tort exclusif mais bien des fautes qui avaient été reconnues et admises par les familles elles-mêmes concernant leurs enfants. C’est vrai qu’ils roulaient sur une moto qui n’était pas homologuée, sans casque, mais en même temps, il y avait à côté un véhicule de police qui roulait à 64 km/heure, sans gyrophare et sans signal lumineux. La cour d’appel de Versailles a estimé que l’un de ces éléments constituait une cause essentielle et déterminante du décès de Moshin Cehhouli et Lakami Samoura ».
Dans les prochains jours, le conducteur du véhicule de police devrait être mis en examen pour homicide involontaire.