Des affrontements entre opposants et forces de l’ordre ont de nouveau éclaté mercredi 7 avril 2010 au Kirghizistan où des milliers de personnes assiégeaient la présidence de ce pays d'Asie centrale qui accueille une base américaine clé pour les opérations en Afghanistan. Selon le ministère de l'Intérieur, 17 personnes sont mortes et environ 90 ont été blessées dans des affrontements dans la capitale.
En début d'après-midi à Bichkek, 3000 à 5000 manifestants s'étaient rassemblés devant la présidence kirghize pour réclamer la démission du chef de l'Etat, Kourmanbek Bakiev. Le Premier ministre du Kirghizistan, Daniyar Oussenov, a annoncé que l'état d'urgence était décrété dans tout le pays.
La veille au soir déjà, plusieurs milliers d'opposants avaient exprimé leur colère contre le gouvernement. Dans la ville de Talas, dans le nord-ouest du pays, des manifestants ont même retenu le gouverneur de la province en otage pendant plusieurs heures.
Ils étaient à peu près 3 000 personnes à descendre dans les rues pour réclamer la démission du président Bakiev. Une foule qui ne décolère pas. Mardi 6 avril au soir, elle a envahi, pour la deuxième fois en quelques heures, le siège du gouverneur à Talas.
Un journaliste de l'agence Reuters raconte que les manifestants ont brisé des fenêtres et incendié un car de police.
Les forces de l'ordre avaient évacué le bâtiment quelques heures plus tôt avec des gaz lacrymogènes. Ils ont libéré le gouverneur, qui a été pris en otage par les membres de l'opposition.
Les autorités ont riposté rapidement, et aussi d'une manière musclée : les services secrets ont arrêté dans la capitale, Bichkek, le chef de l'opposition Omourkbek Telebayev.
Ces derniers mois, l'opposition kirghize a multiplié les manifestations et les déclarations anti-gouvernementales. Elle accuse le président de corruption et de dérive autoritaire.
Une préoccupation que semble partager le secrétaire général de l'ONU. Il y a quelques jours, Ban Ki-moon était sur place, à Bichkek. Il a exhorté le président Bakiev à veiller au respect des droits de l'homme dans son pays.