17 pays veulent récupérer leurs antiquités dispersées à travers le monde

"Ce qui nous a été volé doit nous être rendu", avait martelé Zahi Hawass, le très influent chef du Conseil suprême des antiquités égyptiennes (CSA). L'Egypte organise ce 7 et 8 avril 2010 la "conférence pour la protection et la restitution du patrimoine culturel". Le CSA tablait initialement sur la présence d'une trentaine de pays. Ils seront finalement seize pays, en plus de l'Egypte, à participer à ce débat : la Bolivie, la Chine, Chypre, la Corée du sud, l'Espagne, la Grèce, le Guatemala, le Honduras, l'Inde, l'Italie, l'Irak, la Libye, le Mexique, le Nigeria, le Sri Lanka et la Syrie.  

« Icône mondiale »

 

L’Egypte réclame depuis longtemps le célèbre buste de Néfertiti à Berlin et la fameuse pierre de Rosette à Londres. Le British Museum rétorque qu'il s'agit d'une "icône mondiale" qui n’appartient plus à l’Egypte. Athènes mène une bataille depuis trente ans pour la restitution de la partie des frises du Parthénon détenue là encore par le British Museum.

Les ministres de la Culture et les directeurs de musées présents au Caire envisagent de mettre au point une liste des pièces archéologiques réclamées. La conférence travaille également sur l’amendement de la Convention de l'Unesco sur la restitution des antiquités à leur pays d'origine. Cette convention datant de 1970 affirme la non-rétroactivité des opérations antérieures à cette date. Plusieurs musées se prévalent de cette convention pour garder des pièces.

Suspension de la coopération archéologique
 

Depuis son arrivée à la tête du CSA en 2002, Zahi Hawass se vante d’avoir en tout récupéré 31.000 pièces archéologiques. Car l’Egypte n’hésite plus à menacer les pays « fautifs ». A plusieurs reprises elle a mis en pratique une suspension de sa coopération archéologique et a interdit des chantiers de fouilles sur son territoire tant que les pièces demandées ne seraient pas rendues. Depuis, de plus en plus de pays réclament la restitution de leurs trésors pillés… et obtiennent satisfaction.
En février 2009 le Royaume-Uni avait montré la voie en rendant quelque deux mille pièces au Musée national afghan : Statues en ivoire, encensoirs en bronze, plaques de pierre ornées de scènes de combat d’animaux… En décembre 2009 le musée du Louvre avait engagé une procédure exceptionnelle et rendu cinq fragments de peintures murales vieux de plus de 3000 ans à l’Egypte. Après de longues négociations avec l'Université de Londres, l’Egypte a récupéré en mars 25.000 objets antiques remontant parfois à l'âge de pierre, ainsi qu'un sarcophage pharaonique saisi aux Etats-Unis plus d'un siècle après avoir été sorti illégalement.

 

 

Partager :