Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Dans cet entretien de vingt-cinq minutes, qualifié par le département d’État de «vigoureux, mais pas violent», Hamid Karzaï s’est dit surpris par l’émoi qu’avait soulevé ses propos du jeudi 1er avril 2010 : ils n’étaient pas dirigés contre le gouvernement américain, a-t-il expliqué, mais contre les médias occidentaux. Réponse d’Hillary Clinton : nous
ne contrôlons pas ce que dit la presse, mais conciliante, elle a ajouté «nous sommes prêts à continuer à aider l’Afghanistan.»
Hamid Karzaï, radouci, a exprimé ses remerciement pour la contribution et les sacrifices de la communauté internationale. Et il a souhaité la poursuite d’un partenariat avec les Etats-Unis.
Survenant quelques jours après la visite à Kaboul de Barack Obama, le coup de colère du président afghan n’a fait que souligner la méfiance profonde qui existe entre les deux gouvernements, en dépit de l’envoi de 30.000 soldats américains supplémentaires pour combattre al-Qaïda et les talibans.
Dimanche dernier, Obama avait demandé à Karzaï de faire le ménage dans sa maison, et de s’assurer que les prochaines élections ne seraient pas entachées d’irrégularités.
Après l'appel téléphonique, les deux parties se sont engagées à continuer de travailler ensemble. A la question : Hamid Karzaï est-il toujours invité à venir à Washington le mois prochain ? Robert Gibbs, le porte-parole de la Maison Blanche répond : « Pour le moment, oui ».