Le général Magnan (1896-1976)

Saint-Cyrien de la promotion «La Dernière de la Grande Guerre» (1919-1921), Joseph Abraham Magnan, après avoir fait la guerre dans l’infanterie (8 citations) choisit l’infanterie coloniale. Jusqu’à la fin de son service actif (1957), il effectue sa carrière outre-mer et en Europe, se distinguant tout particulièrement pendant les campagnes de la Libération (1943-1945).

Jeune officier méhariste au Niger-Est, Joseph Abraham Magnan est cité en 1923 pour son action au cours d’un contre-rezzou vers le Tibesti. Il se signale ensuite au Maroc.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il commande le régiment d’infanterie coloniale du Maroc (RICM) puis se voit confier, en février 1943, le Corps franc d’Afrique. À la tête de cette unité il bouscule les Allemands le long de la côte tunisienne, du cap Serrat jusqu’à Bizerte où il entre le premier avec ses soldats, le 8 mai 1943. Il est nommé général après cette victoire.

Nommé commandant de la 9e Division d’infanterie coloniale, en janvier 1944, il effectue la première opération de guerre de la 1re Armée française : la prise de l’Ile d’Elbe. Après de durs combats et avec l’aide des commandos d’Afrique, la 9e DIC se rend maîtresse de l’Ile âprement défendue par les Allemands. Le bilan est éloquent : 2 500 prisonniers et un important butin. Avec sa division, il est un des artisans de la libération de la Provence. La ville de Toulon le considère comme son libérateur et le fait citoyen d’honneur.

Jusqu’à Mulhouse, Magnan entraîne la 9e DIC de succès en succès réussissant à l’automne 1944 le délicat blanchiment des effectifs, le remplacement des tirailleurs par des jeunes FFI, en particulier originaires des maquis du Jura, du Lomont et du Doubs. En novembre, il perce les lignes allemandes entre le Doubs et Pont-de-Roide. Après la guerre, il occupe les plus hauts postes en France et outre-mer, et achève sa carrière comme inspecteur général de la Défense en surface du territoire métropolitain.

Grand croix de la Légion d’honneur, titulaire de 14 citations, d’ordres étrangers prestigieux, deux fois blessé, le général Magnan a laissé à tous le souvenir d’un chef habile, tenace et courageux, d’un grand sang-froid, attentif à ses soldats qui lui vouent une admiration unanime.
 

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