Gloire et martyr des tirailleurs sénégalais : de l’histoire commune à la mémoire partagée

Avec l’ouverture des archives, mise à profit par les chercheurs, l’histoire de la mutinerie de Thiaroye est aujourd’hui mieux connue. Le temps des polémiques a laissé la place à une approche plus sereine de cet événement tragique.

Depuis 2004, l’Association de la commémoration de cet événement avec la célébration de la Journée du Tirailleur, initiée par le président de la République du Sénégal, Abdoulaye Wade, au pied de la statue de Demba et Dupont, à Dakar, a en quelque sorte permis aux Français et aux Sénégalais de se rejoindre dans un même hommage aux victimes de la révolte et d’aborder sans fard leur histoire.

Un monument Aux martyrs de Thiaroye avait été construit à Bamako (Mali) quelques années auparavant à l’initiative du président Alpha Konaré.

Cet hommage aux tirailleurs de la Seconde Guerre mondiale, morts à Thiaroye, rejoignait d’ailleurs l’hommage à leurs aînés, les glorieux tirailleurs de la Première Guerre mondiale. En effet à la même époque, le gouvernement malien fit réaliser dans les principales villes du pays des répliques du célèbre monument de Moreau-Vauthier Aux Héros de l’Armée noire implanté en 1924, à Bamako, cœur du Soudan français et à Reims. Ainsi, par la réalisation contemporaine de ces différents sites patrimoniaux, se trouvent désormais réunis dans une même démarche du souvenir et de la mémoire partagée, les tirailleurs de 1914-1918 comme les combattants de 1939-1945, sans exclure ceux qui furent victimes à Thiaroye de l’affrontement implacable de deux logiques devenues irréconciliables...

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