Négociations en Casamance : la parole de Farba contre celle de César

La polémique se poursuit entre le pouvoir sénégalais et les indépendantistes casamançais après la déclaration diffusée sur notre antenne le 24 mars 2010 de l'un des proches du chef de guerre César Atoute Badiate, affirmant que les rebelles appelaient à l'ouverture « immédiate et sans préalable » de négociations. Dans la journée, l'un des proches du président de la République, Farba Senghor, directement impliqué dans la gestion de la crise casamançaise a parlé de manipulation et défendu son bilan. Les rebelles, quant à eux, maintiennent leur version des faits.

C’est la parole de l’un contre celle de l’autre. D’un côté un proche du président Wade, Farba Senghor qui défend son bilan sur la Casamance.

« Je suis moi-même en contact permanent avec César Atoute Badiate. Le gouvernement par mon intermédiaire, négocie et discute parfaitement avec lui. D’ailleurs, c’est moi qui les ai aidés à avoir des téléviseurs, des téléphones. Quand ils ont des problèmes de famille, des problèmes de baptême, de mariage, de décès, ils se réfèrent à moi. Il y a des négociations, et on négocie directement avec les combattants, ceux qui ont des armes. Nous sommes très, très, très proches de la paix. La paix est presque arrivée avec les combattants. »

Farba Senghor accuse certains cadres casamançais, sans dire lesquels, de soutenir des dissidents et de tenter de le discréditer pour s’imposer dans le processus de paix. Face à lui, le chef rebelle, César Atoute Badiate, dément catégoriquement que des négociations aient déjà commencé. Il dit ne pas avoir de contact avec Farba Senghor. « Nous n’avons jamais négocié. Je n’ai pas de correspondance avec Farba Senghor. »

RFI : Est-ce que vous lui parlez parfois ?

César Atoute Badiate : « Non, je ne parle jamais avec lui et il n’y a jamais eu de négociation entre moi et le gouvernement du Sénégal

RFI : Et dans la déclaration diffusée sur notre antenne vous souhaitez que des négociations puissent débuter ?

C.A.B. : « Oui, pour que le problème soit terminé parce que les populations sont fatiguées, les gens meurent tout le temps et surtout les innocents ».

RFI : Est-ce que vous mettez des préalables à des négociations avec le gouvernement ?

C.A.B. : « Non ! »

Parole de l’un contre celle de l’autre, les deux hommes sont en pleine partie d’échecs, jaugés par leur camp respectif.

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