Dernières heures et derniers recours pour le condamné à mort Hank Skinner

Accusé d’un triple meurtre pour lequel il clame son innocence, Hank Skinner, condamné à mort au Texas devrait être exécuté mercredi 24 mars 2010. Seule la Cour suprême des Etats-Unis ou le gouverneur du Texas peuvent suspendre l’exécution. L’ancien garde des Sceaux et artisan de l’abolition de la peine de mort en France Robert Badinter a écrit au gouverneur du Texas pour lui « demander un délai pour que les tests ADN soient effectués ».

L'exécution de Hank Skinner par injection léthale est prévue ce mercredi 24 mars à 18h, heure du Texas, minuit heure de Paris. Accusé d'avoir tué sa compagne et ses deux fils en 1993, il clame son innocence, affirmant qu'il était à demi conscient sous l'effet de puissants anxiolytiques au moment des faits et qu'il n'a donc pas pu commettre ces actes, mais en 1995 une cour du Texas l'a condamné à mort.

Son épouse, Sandrine Ageorges-Skinner, militante pour la coalition texane contre la peine de mort, se bat depuis plus de 15 ans sur son dossier pour obtenir un sursis et des tests ADN qui n'ont jamais été effectués et qui pourraient pourtant prouver son innocence. Sans succès.

Elle entretient depuis quinze ans une correspondance écrite avec Hank Skinner, détenu dans la prison de haute sécurité de Huntsville. Un jour elle s'est rendue à la prison pour le rencontrer, toujours séparée par une vitre. 

« Nous avons commencé à nous écrire en 1996 et nous nous sommes rencontrés pour la première fois en 2000, témoigne Sandrine Ageorges-Skinner. Nous nous connaissions tellement bien par écrit que nous avons continué notre conversation comme si l’on s’était quittés quelques jours auparavant. » Cette correspondance a continué, jusqu'à ce qu'ils décident de se marier, par procuration.

« On s’était toujours dit que si l’on sentait que les appels commençaient à mal tourner, on se marierait, explique Sandrine Ageorges-Skinner. Tout d’abord parce que je voulais porter son nom, mais aussi parce que je veux continuer son combat. Avoir un droit, me faire représenter je l’espère par l’innocence project de New York, pouvoir faire préserver les scellés, qu’ils ne soient pas détruits, et enfin les faire analyser ». 

Pour Sandrine Ageorges-Skinner et l'avocat Robert Owen, c'est un assassinat qui se prépare ce mercredi 24 mars dans la prison de haute sécurité de Huntsville. L'appel des avocats a été rejeté la semaine dernière par la cour d'appel du Texas. Le dernier recours pourrait venir de la Cour suprême des Etats-Unis ou du gouverneur du Texas qui pourrait accorder sa grâce. Jusqu'au dernier moment.

Outre l'action de l'ancien garde des Sceaux et artisan de l’abolition de la peine de mort en France Robert Badinter, la France est intervenue aussi auprès de l'Etat du Texas pour demander la grâce du condamné à mort Hank Skinner, et pour qu'un complément d'enquête soit autorisé comme il le demande. Selon Bernard Valero, le porte-parole du Quai d'Orsay, « Le président de la République Nicolas Sarkozy et le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner ont fait connaître » à son épouse française Sandrine Ageorges-Skinner « le soutien de la France ».

Une manifestation de soutien à Hank Skinner à l'initiative d'Ensemble contre la Peine de mort a lieu ce mercredi devant l'ambassade des Etats-Unis, sept heures avant l'exécution.

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