Campagne française pour une semaine sans pesticides

Du 20 au 30 mars, la Semaine sans pesticides a pour objectif d'informer tous les agriculteurs, jardiniers, pépiniéristes, horticulteurs sur les  alternatives aux produits chimiques à travers la France.  

Grandes cultures mais aussi espaces verts, bordures de routes ou jardins : « Partout, des gens démontrent qu'il est possible de diminuer fortement l'utilisation des pesticides, voire de s'en passer complètement.», explique François Veillerette, président du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures (MDRGF), à l'origine de cette initiative.

Lancée en 2006 en France (pays situé au 1er rang des utilisateurs de pesticides en Europe) par le réseau Action citoyenne pour les alternatives aux pesticides (Acap), cette semaine d'action compte près de 600 événements dans l'hexagone, et quelques uns dans d'autres pays européens.

« Qu'allons-nous laisser comme qualité d'eau à nos enfants dans 20 ans ? »

Selon les estimations de l'Acap, la France utiliserait quelque 76000 tonnes de pesticides par an, dont 90% concernent l'agriculture : « On est face à un cocktail chimique dont on n'apprécie pas encore toutes les conséquences, tous les effets cumulatifs », souligne Cyril Deshayes, de l'organisation environnementale WWF, qui met en exergue l'impact sur les nappes phréatiques. Cette association écologique alerte l'opinion : « Il faut changer profondément la donne, sinon, qu'allons-nous laisser comme qualité d'eau à nos enfants dans 20 ans ? » car, selon des chiffres publiés le22 mars 2010 par le ministère français de l'Ecologie, lui-même, plus de la moitié des eaux de surface en France (cours d'eau, plans d'eau, eaux côtières) ne serait pas en « bon état écologique ».

Le plan gouvernemental Ecophyto, mis en place en 2008 dans la foulée du Grenelle de l'environnement, vise à réduire de moitié, « si possible », l'usage d'ici 2018. Selon une étude de l'Institut national de la Recherche agronomique (Inra) rendue publique en janvier 2010, une réduction de l'ordre de 30% du recours aux pesticides serait possible sans bouleversement majeur des systèmes de production, en supprimant les traitements inutiles et en ayant recours à d'autres pratiques (désherbage mécanique par exemple).

Dans ce scénario, appliqué aux grandes cultures, qui représentent la majorité des surfaces et de l'utilisation des pesticides, les marges seraient « peu ou pas touchées » et la baisse de la production serait relativement modeste (-6%).
 

Pour en savoir plus :

Visiter le site de la mairie de Paris: Objectif zéro pesticides

Lire les articles RFI suivants

- celui citant Martin Guespereau, directeur général de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement (Afsset): « la réduction de l’usage des pesticides est essentielle pour maîtriser les risques potentiels pour la santé. »

- Pesticides : les ONG ne sont pas d’accord avec l’UE

- OGM, pesticides et polluants dans le collimateur

- Le chlordécone, un danger pour l’homme ainsi que Martinique et Guadeloupe «empoisonnnées au chlordécone»

- Quelque 30% des cancers pourraient être évités

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